TERENCE SARAMANDIF, PORTRAIT D’UN CHAMPION OLYMPIQUE DE LA JEUNESSE
Du haut de ses seize printemps, le jeune Terence se sent prêt.
En posant le pied à Buenos Aires, sur cette terre argentine ensoleillée, lieu des Jeux Olympiques de la Jeunesse 2018, il sait que son rêve d’or est à portée de main. Tout commence ici. Mais tout reste à faire. Rien n’est acquis. La victoire, celle dont il rêve depuis toujours, se mérite. Il devra livrer bataille, vaincre avec honneur ses respectables adversaires.
Les prochains jours seront les plus rudes. Une interminable attente commence. Lui et les milliers de jeunes athlètes sélectionnés pour ces jeux olympiques vont devoir ronger leur frein, contenir leur folle impatience. A ce jeu-là, certains vont s’épuiser et se perdre. Terence connaît bien ces moments. Il s’y est patiemment préparé.
A l’orée de la première nuit, alors que le vent argentin enflamme les premiers noctambules, le jeune champion s’endort les yeux pleins d’étoiles, se met à rêver d’or.
Terence, avec un seul r, est un joyeux bonhomme qui écume les bassins d’eaux vives avec un sourire contagieux. Il est taillé pour son sport, le canoë. A genoux sur sa fidèle monture, pagaie au bras, il se faufile dans le bouillon des tourbillons, il slalome entre des portes colorées, parfois redoutables. Aux quatre coins de la planète, il engrange de l’expérience, sans relâche. Des championnats du monde élite à Pau à sa victoire aux Jeux africains de la Jeunesse à Alger, le jeune espoir grandit vite.
Terence a des racines solides, profondément ancrées dans la terre de ses ancêtres. Riche de deux pays, de deux cultures, aux milles couleurs de Maurice et de France, le jeunot est un globe-trotter. Sa grand-mère a toujours su qu’il sillonnerait le monde. Elle a vu son regard assoiffé d’aventures, de connaissance.
Depuis ses plus tendres années, il joue dans les eaux de l’Indre, au pied d’un moulin vindinien. Sociétaire du Val de l’Indre Canoë-Kayak, son club de toujours, il a tatoué son bateau aux couleurs de ses racines et de son club. Il en est fier, y est fidèle. Sur tous les bassins du monde, il porte haut les valeurs qu’il a reçues, comme un précieux héritage.
En Argentine, Laure et Henley, ses parents, sont du voyage. Il ne pouvait en être autrement. Ils sont les artisans de toutes ses victoires, ses plus fervents soutiens. D’eux, Terence a tout pris : la douceur équilibrée de sa mère, la force tranquille de son père. A ses côtés, comme un Zébulon, Doriane, sa jeune sœur, trépigne déjà, l’encourage à grands cris. Comme elle l’a toujours fait. Ses grands-parents sont aussi venus danser le tango de la victoire. Enfin, il y a le grand Kilian Foulon, ce champion, son gourou. Terence est bien entouré. Et ça le rend fort. Il le sait, il le sent. Il peut écrire l’histoire.
En Argentine, les premiers jours sont étranges, irréels. Comme une image floue qui prend corps peu à peu, qui s’affine, devient réalité. Terence s’immerge lentement dans ce monde nouveau. Il inspire à grandes bouffées cet air argentin.
L’air olympique revigore. Il transcende, il rassemble. Quelques précieux instants de paix. Une trêve nécessaire dans les turbulences du monde moderne. Au front de la Jeunesse, la paix olympique est une fleur prometteuse.
A quelques heures de son entrée en lice, Terence change de visage. Le compétiteur reprend ses droits, prend ses marques, se transforme. Les rituels apparaissent, ils rassurent. Comme tout champion, Terence a son gri-gri : un dodo, cet oiseau légendaire mauricien. Il l’accompagnera sur le sentier de la victoire.
Deux épreuves attendent le jeune céiste. La première est celle qu’il redoute le plus. Il sait qu’elle ne lui sourira pas. Il est lucide. Il connaît ses forces, ses faiblesses aussi. Il n’y aura pas de miracle. Le temps qui s’écoule sur l’eau lui barre le chemin de la qualification. Qu’importe ! Il fallait être là. Goûter l’eau de ce bassin qui lui sera peut-être plus favorable dans quelques jours. A l’arrivée, la déception est fugace. Pas le temps de ressasser le passé. Rien ne peut le changer. Seul l’avenir compte. Il reste à écrire. Terence le sait. Le regard fixé sur l’horizon, il se prépare déjà à triompher. Son heure viendra.
15 octobre 2018. On fête les Aurélie, du latin aurelius, « qui fait briller l’or ». C’est un signe ! Le temps maussade des jours passés n’a pas résisté à la nuit portègne. Ce matin, l’aube est prometteuse, lumineuse. Le soleil sud-américain étend lentement ses rayons tentaculaires sur Puerto Madero, quai n° 3. La chaleur qui monte de la terre et des eaux a le parfum suave et envoûtant de la Victoire. Autour du bassin olympique, c’est l’agitation des grands jours. Les compétiteurs ont le sourire en bandoulière, la mine exaltée.
C’est le visage de la Jeunesse intrépide qui goûte et savoure tous ses rêves. Epreuve de slalom C-1 hommes. La première course va donner le ton de la journée. Les visages vont se révéler au fil de l’eau. Terence, dossard n°40, ne se pose pas de question. Ce n’est plus le moment. Perché sur son bloc, il expire bruyamment un peu d’air chaud. Le souffle du champion. A quelques secondes du départ, son corps s’électrise. Tout va s’accélérer. La libération arrive, enfin !
Le bateau s’élance, glisse sur cette rampe olympique, plonge dans l’eau qui claque sur le visage des jeunots impatients. Terence contrôle la chute, rétablit l’équilibre, met sa pagaie en action. Il file, se faufile, brave les jalons. Vient alors l’esquimautage. Une formalité. Puis c’est le rush du retour. L’intrépide céiste franchit en trombe la ligne d’arrivée. Il sait que son temps est bon. Le grand tableau des résultats, en juge de paix, lui donne raison. Il décroche le premier temps des qualifications. Le plus dur est accompli : réussir son entrée dans la compétition. En quart de finale, Terence joue la même partition. Rien ne l’arrête. Il améliore son temps et croque son adversaire kazakh. L’horizon s’éclaircit. La médaille se rapproche.
Il en aperçoit presque les trois couleurs. Il sait pourtant que la prochaine course sera cruciale. D’elle va dépendre son sort. S’il échoue, il devra batailler ferme pour mettre un peu de bronze autour du cou. S’il triomphe, la conquête de l’or lui sera permise. Au départ de son avant-dernière course, il n’envisage pas la défaite. Il s’est programmé pour la victoire. Son adversaire, un jeune Espagnol, espère lui barrer la route. Il n’en aura pas l’occasion. A l’arrivée, l’Hispanique s’incline devant l’irrésistible athlète mauricien.
La voie de la finale vient de s’ouvrir pour Terence. 17h00, heure locale. Deux champions se font face. L’un Néo-Zélandais, ligne A, l’autre Mauricien, ligne B. Ils sont sur le toit de l’Olympe. D’or ou d’argent ils vont être bientôt parés. La grande finale va se jouer maintenant. Sur leur piédestal, les deux jeunes se saluent du regard. Les derniers instants s’égrènent. La ferveur est intense, l’attente immense. Ils ne rêvent que d’or. Ils ne lâcheront rien.
C’est la plus grande course de leur jeune vie. Dans les haut-parleurs survoltés, le décompte est lancé. Les doigts étreignent la pagaie. Les muscles se tendent pour produire leur effort, donner l’impulsion qui servira d’étincelle. Trois, deux, un, partez ! En un éclair, les deux champions dévalent la rampe, plongent dans cette eau bouillonnante. Terence grignote une petite avance.
Il danse avec les jalons, c’est la danse du cobra. La première partie du parcours lui est favorable. Les eaux semblent choisir leur champion. A l’esquimautage, Terence ne tremble pas. La tête sous l’eau, il guide sa pagaie avec la précision d’un maître. Le bateau fait corps avec lui, lui obéit sans crainte. Pointe vers l’avant, le fringant équipage file alors vers la victoire qui se dessine.
L’adversaire est tout proche, il bataille ferme. En embuscade, il guette la moindre erreur. Terence n’en commettra pas. Il ne faiblit pas. Il maîtrise sa course. Le cœur en feu, il fonce vers l’arrivée, donne tout ce qu’il a pour triompher.
Avec honneur. Avec éclat. C’est fait ! Il l’a fait ! Il a conquis l’or olympique !
Après l’effort, viennent les cris. Ceux de l’exultation. Ceux d’un indicible bonheur qui enflamme tout champion qui décroche une immense victoire. Finn Anderson, désormais vice-champion olympique, sourit et salue le nouveau champion olympique de la discipline.
Les deux champions posent ensemble, main dans la main, pour une photo qui figera ces instants précieux. Terence est heureux. Comme jamais. Il ne mesure pas encore ce qu’il a accompli. Après l’or africain, l’or argentin, deux ors gorgés de soleil et de vie. Le soleil, symbole d’un Terence rayonnant, sa marque de fabrique, sa figure de style préférée, cette figure qu’il exécute à plusieurs reprises dans l’eau argentine après avoir conquis l’or olympique.
Cette figure est un cri, celui de la célébration de la victoire.
Sur le bord du bassin, ses parents s’embrassent, le sourire au cœur. Ils sont heureux.
Ils sont fiers. Les yeux sont humides.
A Puerto Madero, le 15 octobre 2018, l’or olympique s’est offert à Terence. Il en avait tant rêvé. Il a travaillé si dur pour le mériter un jour.
L’or olympique, ce Graal convoité par tous les champions, fleurit désormais au cou du jeune et brillant vindinien. L’exploit est de taille. Terence, ce joyeux bonhomme chercheur d’or qui a fait vibrer le cœur de ses parents, de sa famille, de ses amis, de son club, ne sait pas encore qu’il a semé un immense bonheur sur ce bassin argentin et par-delà l’océan, à Maurice et en France.
Ce 15 octobre 2018, Terence est entré dans l’histoire de Maurice. C’est un explorateur, le plus jeune de ses ambassadeurs, le premier à livrer un peu d’or olympique à ce pays de l’archipel des Mascareignes.
Ce 15 octobre 2018, Terence est aussi entré dans l’histoire de son club. Un nouveau champion est né, dans la belle lignée de ses anciens.
Ce 15 octobre 2018, Terence est surtout entré dans l’histoire olympique de la Jeunesse. Au panthéon de ces jeux éponymes, son prénom et son nom brillent désormais en lettres d’or. Pour l’éternité.
Auteur : Kantalys
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